En 2029, Richard Rusquin est de très loin l'homme le plus riche du monde. OPA, bénéfices, retour sur investissement et paradis fiscaux, l'argent est son unique moteur. Tout lui réussit. Sauf sa vie privée, l'amour familial étant l'une des rares choses non cotées en bourse. Cet investisseur né, conquérant et bâtisseur d'empires, fait un jour une grave crise qui le pousse à devoir consulter et à comprendre qu'il est responsable du malheur de ses enfants.

Redevenu lucide, le tycoon s'amende et décide, après avoir tout gagné, de se désenrichir. Plus facile à dire qu'à faire pour qui est habitué à transformer en or tout ce qu'il touche. Et si devenir pauvre s'avérait mission impossible pour lui ?

Sur la base de cette fable aussi originale que drôle, les trois auteurs ont élaboré un texte d'une énergie folle, critiquant avec jubilation les excès d'un capitalisme débridé. La satire sociale, subtile, (elle est tout sauf militante), s'accompagne d'une montagne de vacheries d'autant plus irrésistibles qu'elles sont servies par un Christophe de Mareuil magistral. La mise en scène précise et efficace d'Anne Bouvier met en lumière le travail de l'acteur qui donne corps à toutes les situations et aux multiples personnages, tous croustillants. Avec talent, il passe de l'un à l'autre avec une agilité confondante permettant de savourer un texte présentant bien peu de défauts et qui se déguste avec gourmandise.