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D.R.
Portrait par Jeanne Hoffstetter
Stéphanie Fagadau-Mercier
Son nouveau pari

Directrice de la Comédie et du Studio des Champs-Elysées, elle aime relever les défis, prendre les difficultés à bras le corps et faire honneur à son théâtre, « sa maison, son héritage ». Preuve en est le nouveau spectacle qui se profile à la Comédie, Le cas Eduard Einstein de Laurent Seksik.
Fût-il parfois semé d'embûches, elle ne lâche jamais prise pour mener à bien un spectacle qui lui tient à cœur. Son père, Michel Fagadau, l'admirait et lui accordait toute sa confiance en l'impliquant dans la vie de ce haut lieu du théâtre qu'ils partageaient depuis longtemps. Sans doute était-ce là le plus précieux des cadeaux pour lui transmettre un tel flambeau. Depuis, elle a fait seule ses preuves, amenant avec intelligence et en douceur sa maison à suivre sans se renier la marche du temps. Dernièrement, elle s'est battue aux côtés de son équipe pour remettre sur les rails "Le Fils" de Florian Zeller après la défection soudaine d'Yvan Attal très fatigué. Résultat : Stéphane Freiss relève le gant sous une pluie d'éloges. Chapeau bas Stéphanie !


On connait les travaux d'Einstein, mais on ne sait pas grand-chose de sa vie privée.


"Le Cas Eduard Einstein" sera sa troisième mise en scène. Lorsque l'auteur lui propose l'adaptation de son propre roman, elle y répond avec enthousiasme. « Ce texte est magnifique ! Nous l'avons fait lire à Michel Jonasz qui n'a pas hésité et je suis certaine qu'il sera formidable. Laurent Seksik je ne le connaissais pas mais j'avais lu ses romans et suivi un peu son travail au théâtre. Quand on pense qu'il y a quelques années, il était encore radiologue ! Tomber sur un texte comme celui-là, c'est très excitant ! Il s'agit d'une histoire vraie dans laquelle la psychologie des personnages est cruciale et pour ces raisons, bien que l'auteur me laisse totalement libre dans mon travail, il est important pour moi, pour les acteurs, qu'il soit un consultant sur les répétitions. On connait les travaux d'Einstein, mais on ne sait pas grand-chose de sa vie privée. Cet homme qui a lutté avec un courage exceptionnel contre le nazisme, le communisme, qui a été un grand génie de notre siècle, s'est trouvé totalement démuni face à la schizophrénie de son fils. Dans une interview des années vingt, il expliquait que sa plus grande peur face à son propre génie était de devenir fou. Alors sans doute-a-t-il rejeté son fils par crainte de voir en lui sa propre image... Je vais m'attacher à ce que l'on ressente profondément l'humanité de ce drame familial que l'on ne connaît pas. Il nous apprend beaucoup de choses sur Einstein dont l'image était tellement lourde à porter pour Eduard, ce fils très intelligent interné dans un hôpital psychiatrique, qui sera joué par Hugo Becker. C'est un grand cri d'amour du fils envers ce père absent. Josiane Stoléru sera Miléna, la première femme d'Einstein, la mère de ses enfants. Nous aurons aussi Jean-Baptiste Marcenac, Amélie Manet et Pierre Bénézit. J'ai hâte de commencer ! De l'autre côté, en septembre 2019 au Studio, Maurice Barthélémy mettra en scène une très jolie pièce qu'il a écrite, bien avant que le film avec Nathalie Portman sorte, sur la vie de Jackie Kennedy ! Et puis j'ai d'autres projets de mise en scène, mais... eh oui, pour arriver à dormir, je travaille très en amont ! »
Paru le 12/02/2019