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© Bruno Perroud
Interview par Jeanne Hoffstetter
Sandra Gabriel
et le théâtre de l’Archipel

Classé Art et Essai, ce lieu intime et confortable compte deux salles dédiées au cinéma, à la musique et au théâtre, assorties d'espaces bar. Sandra Gabriel dirige le théâtre.
Comédienne, vous aviez joué à l'Archipel. Vous êtes depuis quatre ans directrice artistique du pôle théâtre. Racontez-nous...
En effet, j'avais joué en 2013 un spectacle de Gil Galiot "Une femme libérée dans une France occupée". Fabrice Roux, qui avait une boîte de production, venait de reprendre le lieu et cherchait quelqu'un pour l'aider. Je connaissais pas mal de compagnies en quête d'un théâtre et je les mettais en relation de façon informelle. Puis je me suis prise au jeu, il y a tellement d'activités à gérer qu'au bout d'un moment on m'a proposé le poste avec un vrai contrat.

Selon quels critères choisissez-vous vos spectacles ? On note que votre programmation est ouverte à tous les genres...
Avant tout la qualité de jeu des comédiens. Je peux ne pas affectionner particulièrement le sujet, mais qu'importe si la performance de l'acteur est remarquable à mes yeux. C'est vrai, je ne recherche pas un genre particulier. J'aime autant le théâtre contemporain que l'humour, le classique que le stand-up. Tout part d'un coup de cœur, du désir de mettre une personne en avant. Je suis coriace, si un spectacle me plait je fais tout pour communiquer mon enthousiasme à mon équipe. Dans l'ensemble j'aime la découverte et je suis plutôt sur la création. Le spectacle d'Olivier Sauton "Luchini et moi" vient de chez nous par exemple, et il a rencontré un beau succès depuis !

Quels sont les obstacles à franchir ?
Après avoir convaincu toute l'équipe il faut trouver le public! C'est un travail de chaque jour. Pour y arriver il est important que tout le monde soit aussi fier que moi des spectacles présentés. Je constate que depuis quatre ans le public est de plus en plus nombreux, et que l'on a rarement des spectacles qui ne marchent pas.

Cinéma et théâtre peuvent-ils travailler en synergie ? Le public de l'un nourrit-il celui de l'autre ?
Nous avons deux salles polyvalentes et nous essayons d'être pertinents sur les jours et les horaires par rapport à la catégorie de personnes que le spectacle devrait attirer. En général nous fonctionnons avec six spectacles et il nous arrive de créer un relai entre cinéma et théâtre. Actuellement, parallèlement au spectacle de Yannick Bourdelle sur Robert Lamoureux qui marche très bien, le cinéma propose des films de, ou, avec lui. J'ajoute que nous avons créé une carte de fidélité qui est la même pour le cinéma et le théâtre et qui a du succès.

Avez-vous un regret ? Les planches vous manquent-elles ?
Oui, le plateau ne me permet pas d'accueillir une troupe de plus de cinq comédiens, ni un spectacle de danse et ça c'est un vrai regret pour moi. Sinon, bien que le métier de comédienne me manque parfois, je suis heureuse d'apporter mon humble contribution à la famille du spectacle, et je prends un grand plaisir à voir éclore de nouveaux talents. Je suis très fière, une victoire pour eux est une victoire pour moi !
Paru le 20/06/2017